Photo de Marie-Claire, couturière en Charentaise

Après plus de quarante ans chez Rivalin, il est temps de dire au revoir à notre emblématique Marie-Claire, qui s’apprête à partir à la retraite. À cette occasion, nous avons voulu lui donner la parole pour qu’elle explique davantage son parcours et son histoire chez Rivalin.

Comment et quand es-tu arrivée chez Rivalin ?

Je suis arrivée à 19 ans après un CAP habillement. J’ai postulé car l’entreprise était à quelques rues de mon école. J’entendais les bruits des machines lorsque j’allais à l’école et je me demandais ce que l’on pouvait y fabriquer.

J’ai débuté chez Rivalin à la coupe (on découpe le dessus, que l’on nomme tige ou encore empeigne, ainsi que la semelle en feutre et la semelle intérieure du chausson avec des emporte-pièces à la presse), puis petit à petit, j’ai appris la piqûre et toutes les autres étapes.

J’ai commencé en bas de l’échelle et j’ai grimpé, en apprenant à manier chaque machine.

En quoi consiste ton travail chez Rivalin ?

Portrait de Marie-Claire

Chez Rivalin, notre atelier est autogéré. Cela veut dire que tout le monde peut travailler sur toutes les machines. On peut ainsi changer de postes plusieurs fois par jour. L’équipe gère donc le planning et la cadence des commandes.

Cependant, depuis quelques mois, je forme mes collègues car je pars bientôt à la retraite. C’est important pour moi de leur montrer toutes les techniques et les éventuels imprévus des machines que l’on utilise.

En accompagnant au mieux mes collègues, je sais ainsi que notre façon de fabriquer des charentaises va pouvoir perdurer dans le temps.

Qu’est-ce qui te plaît dans ton travail ?

Il y a deux choses que j’affectionne tout particulièrement. Tout d’abord, j’aime travailler la matière. C’est très agréable de toucher au quotidien les différentes matières que nous proposons : laine, cuir, daim ou encore coton.

La seconde chose, c’est le fait que je puisse participer à chaque étape de confection de la charentaise car nous sommes formés sur chaque poste.

Peux-tu nous initier à quelques termes techniques de ton quotidien ?

Il y a quelques termes assez techniques qui en dehors du contexte de la confection sont un peu durs à comprendre comme par exemple la “Douillette” ou encore l’outil, “La chèvre”.

La douillette, c’est notre semelle intérieure du chausson. C’est elle qui va offrir tout le confort et la douceur au chausson.

La grande particularité de nos charentaises, c’est qu’elles sont cousues à l’envers, selon la technique du “cousu-retourné”. La chèvre intervient à la dernière étape de confection de la charentaise. C’est un outil doté de deux tiges métalliques qui permet de retourner les chaussons cousus à l’envers. Le geste est sec, réalisé des deux mains.

Peux-tu nous dire combien de paire de charentaises sont passées entre tes mains ?

Je ne peux pas vraiment vous répondre à cette question car je n’ai jamais compté. La seule chose que je peux vous dire, c’est qu’il m’arrive de confectionner 500 paires par jour.  (Si l’on calcule bien, ça fait environ plus de deux millions de paires en quarante ans de carrière.)

Quel est ton modèle préféré de la collection Automne-Hiver 2023 ?

Je crois que je vais répondre le modèle en cuir noir des Workeurs. J’ai adoré cette matière très souple qui au touché a été très agréable à travailler.

Dans quelques jours, tu prendras ta retraite. Que peut-on souhaiter pour cette nouvelle aventure?

Je vais prendre du temps pour moi, jardiner, marcher et surtout continuer à coudre

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