Bleuenn Seveno, styliste pour Rivalin

Pour ce troisième interview, nous sommes partis à la rencontre de Bleuenn Seveno, Styliste et Directrice Artistique chez Rivalin. Découvrez dans ce portrait les coulisses de son travail, ses sources d’inspiration et ses aspirations pour la marque Rivalin.

Peux-tu nous décrire ton rôle en tant que Directrice Artistique et Styliste chez Rivalin ?

Je supervise la direction artistique globale, façonnant ainsi l’identité visuelle et le style de la marque. Mon travail consiste à définir et à transmettre une esthétique cohérente, reflétant l’âme et les valeurs de la maison Rivalin. De la conception des campagnes à la création de contenu visuel, en passant par l’identité graphique du site et les supports de communication, chaque élément est minutieusement pensé pour renforcer l’image de marque et susciter une connexion émotionnelle avec le public. Mon objectif est de créer des expériences visuelles mémorables, où chaque détail contribue à raconter une histoire et à captiver l’imagination. En collaborant avec des équipes multidisciplinaires, je veille à ce que chaque projet reflète l’authenticité et l’histoire de la marque, façonnant ainsi son identité visuelle distinctive sur le marché.
De plus, je collabore avec Vincent Rivalin dans la conception des collections. Je pars des matières existantes ou alors je choisis les matières en fonction des recherches de style et de mon inspiration, tout en m’adaptant aux contraintes techniques de fabrication du produit et à l’image et à l’histoire de la maison Rivalin.

Bleuenn Seveno, styliste pour Rivalin
Bleuenn Seveno et Vincent Rivalin mettant en oeuvre la nouvelle collection de charentaise

Comment décrirais-tu ton processus de création lorsque tu conçois de nouveaux modèles ?

Je parcours des expositions, je mène des recherches approfondies, et j’observe attentivement mon environnement. C’est là que je nourris et cherche à cerner ce qui pourrait véritablement refléter l’image de la marque. Ensuite, je crée des planches d’inspiration. Enfin, je jongle avec les différentes contraintes techniques et commerciales, tout en laissant libre cours à mon désir d’innover, afin de créer un équilibre harmonieux qui enrichit l’expression de la marque.

Comment intègres-tu les tendances actuelles de la mode dans tes créations tout en préservant l’authenticité et l’identité de la marque ?

C’est un équilibre subtil et assez instinctif, qui dépend aussi de la cohérence narrative que je souhaite créer. Le motif et la matière doivent résonner avec les tendances actuelles tout en répondant aux contraintes techniques de fabrication du produit. Bien que je puisse parfois avoir des idées stylistiques plus audacieuses, elles doivent toujours être en phase avec les attentes de la marque. Je peux guider le processus, mais je privilégie la collaboration. Mon approche est axée sur la recommandation plutôt que d’imposer une idée.

Bleuenn Seveno dans l'atelier Rivalin

Pourrais-tu nous expliquer comment tu choisis les matériaux utilisés dans la fabrication des charentaises et des sabots ? Y a-t-il des critères spécifiques que tu privilégies ?

Je ne suis pas directement impliquée dans le choix des matériaux, cependant, je fournis des recommandations et des orientations en ce qui concerne le style et la qualité des matières.

Bleuenn Seveno dans l'atelier Rivalin

Peux-tu nous parler d’un projet de conception de charentaises ou de sabots qui t’a particulièrement marqué et nous décrire le processus créatif derrière celui-ci ?

Lorsque je donne mes conseils et recommandations, c’est également dans le but d’assurer une cohérence au sein de la collection. Parfois, quelques ajustements mineurs peuvent suffire à rehausser le style du produit. Dans le cadre de la collaboration avec Guy Cotten, l’objectif était de fusionner les identités des deux marques à travers la charentaise. Consciente de la présence des chutes de tissu ciré emblématique jaune, j’ai dû réfléchir à la manière de les intégrer tout en respectant les contraintes spécifiques à la charentaise, confectionnée selon la technique du cousu-retourné. La solution la plus appropriée s’est avérée être l’application de ces chutes sur l’empeigne.

Comment prends-tu en compte les besoins et les attentes des clients dans ton processus de création de nouveaux modèles ?

Mon métier exige une vision à 360 degrés, une compréhension des codes en évolution perpétuelle, des tendances émergentes, dans notre société en mouvement. Je traduis ensuite ces observations en tendances, en les mêlant à mes propres aspirations et aux besoins de la marque, tout en respectant son identité. Cette démarche de revalorisation de l’image et du positionnement de la marque trace une ligne directrice, un chemin à suivre. De plus, il est essentiel d’avoir des références qui deviennent comme une famille à laquelle on aspire à appartenir.

Matière coton et laine Rivalin sur une étagère

Y a-t-il des collaborations ou des partenariats futurs que tu rêverais de créer ?

Collaborer avec des marques qui valorisent le savoir-faire et le mettent en avant, démontrant un véritable engagement, une identité singulière, une histoire sincère et une esthétique remarquable, est une véritable aspiration. Parmi les partenaires idéaux figurent Sixsoeurs, L’envers fashion, De Lostange, Foyer Paris, Païsan, Later, Margareth Howell, beaucoup de marques japonaises également… Et pourquoi pas le luxe ? Chanel, Jacquemus. Nous sommes en contact avec quelques marques, nous espérons que de nouvelles collaborations naîtront de ces rencontres.
En ce qui concerne les points de vente, ce serait un plaisir de voir la marque Rivalin être référencée chez Merci, le Bon Marché, Centre commercial. D’autres lieux incluent : Sessun, Léon and Harper, Bellerose, Girl of Dust…

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